Vendredi 27 février 2009

Peintre, Pastelliste, Graveur, Aquafortiste, Giuseppe ou Joseph de Nittis est né à Barletta (Italie) en 1846. Plus autodidacte qu'élève, il étudie à l'école de Naples et auprès de Luigi Calamatta (1802-1869). Arrivé à Paris en 1868, il suit les enseignements de Gérôme et Meissonier et débute au Salon de 1869. Paysagiste, cet italien, très attaché à la France à partir de 1874, peint les routes du Midi comme les rues de Paris ou Londres les animant de figures jusqu'à transcender ces dernières en thème central de scènes de genre.

De Nittis profite également des conseils de son ami Marcellin Desboutin (1822-1902), le plus célèbre graveur à la pointe-sèche du XIXème, rencontré en Italie, près de Florence lorsque ce dernier possédait la villa Ombrellino.

De Nittis, appelé à londres pour une commande "Les Cabs de Piccadilly" payée 22000fr, amène son ami Desboutin pour un séjour de six semaines et lui fait connaître les amateurs et critiques anglais sensibles à son exposition de l'année précédente où il avait vendu pour 60000fr de tableaux. Desboutin réalise, alors, le portrait de son épouse (1873, 285*199mm, cf. Catalogue Clément Janin n°184) connu également sous l'appellation « Sortie de bal ».

 Ils exposeront, de nouveau, pour la Season londonienne de 1876. 

A son retour de Londres, de Nittis utilise un nouveau médium, le pastel, et présente, en 1880, neuf pièces réalisées de cette manière dans les galeries de L'Art.

Ayant maîtrisé cette technique, il expose dix-huit pastels au Cercle de l'Union Artistique, en 1881, qui le proclame « peintre par excellence de la Parisienne ». A cette occasion, Alfred de Lostalot n'hésite pas à le comparer au « magicien » Maurice Quentin de La Tour (1704-1788) « quoique la technique en diffère sensiblement, on peut affirmer qu'il y a entre eux les liens de parenté les plus solides... les œuvres de l'un et de l'autre ont l'inappréciable vertu de renfermer en elles une source de documents précis ».

De Nittis décède en 1884 à Saint-Germain en Laye ;

L'année suivante, lors de l'exposition Le Sport et l'Art organisée à la Galerie Georges Petit, le critique de L'Artiste, Charles Ponsonailhe, face au Grand Prix de Paris, note "ce talent si profondément moderne, si hardi, si nouveau dans ses procédés et cependant arrivant à un résultat si prodigieux de vérité? Nous ne connaissons pas de peintre plus parisien que de Nittis. Nul n'a jamais su mieux que lui voir et rendre l'aspect, la physionomie de Paris, ses maisons, sa population, son pavé aux luisants spéciaux, son éclairage" (p.141).

Le peintre-poète Ary Renan (1857-1900) célèbre « un talent jeune, fécond, original, un galant homme et un galant artiste » dont l'œuvre ne laissera pas insensible, outre les faussaires qui n'hésitèrent pas à le copier de son vivant, les poètes et critiques.

Jules Laforgue avoue « Un salon de Nittis... m'intéressent autant, moi, cœur humain à œil d'artiste, autant qu'une fête de Véronèse » « Littérairement, avec des goûts d'historien, d'antiquaire, nous pouvons être amoureux sincèrement d'un type de femme du passé... mais telle parisienne de Nittis... nous fera seule sangloter, nous remuera jusqu'au tréfonds de nos entailles, parce qu'elles sont les sœurs immédiates de notre éphémère » (cf. Notes d'esthétique p483 et 488 La Revue blanche juillet 1896, T11)

Roger-Marx, "La gravure originale au XIXe siècle", Somogy, Paris, 1962, p.129 « Calamatta a formé d'innombrables interprètes de second plan, et l'on ne compte guère dans la Péninsule, à l'exception de l'élégant de Nittis, d'aquafortistes qui aient échappé à l'agitation et au fa presto ».


La Gazette des Beaux-arts publie :

  • «Route de Castellamare», in-8 en L (B. 6)
  • «Etude dans mon jardin», in-4 en l (B. 7)
  • «Jeune femme décolletée», in-8, (n°820 du catalogue 1884. Les épreuves séparées sont vendues 4fr avant la Lettre, 2fr avec la Lettre, en sus il est tiré des épreuves sur japon sans la Lettre vendue 10fr pièce ; Beraldi n° 8)
  • «Vue de Londres, sous un pont de chemin de fer» in-4 en l (n°821 du catalogue 1884. Les tirages et les prix sont les mêmes que pour la précédene gravure ; B. 9)
  • «Femme vue de dos, décolletée», in-4 (B. 10)
  • «La Tribune des courses, à Auteuil», héliogravure de Dujardin d'après un pastel de J. de Nittis,(n°823 du catalogue 1884. Tirage et prix identiques que pour les précédentes gravures).

De Nittis a été interprété par plusieurs graveurs dont :

Henri Guérard (1847-1897) avec « Une Marchande d'Allumettes à Londres » citée par Beraldi (Catal. Henri Guérard n°486) et publiée par La Gazette des Beaux-arts en 1885.

On peut également citer Stéphane Pannemaker (1847-1930) qui expose au Salon de 1875 une gravure sur bois "Fait-il froid!" (n°3768 du livret du Salon).


Le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris prépare pour 2010 une exposition consacrée au peintre italien Giuseppe De Nittis (1846-1884) dont la dernière présentation à Paris remonte à 1886.

Dans le cadre de cette rétrospective, nous souhaitons montrer les œuvres de De Nittis, conservées dans des collections françaises publiques ou privées.

Pour tout contact, merci de vous adresser à Dominique Morel, conservateur en chef du Patrimoine à l'adresse suivante :

Petit Palais

Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

5, avenue Dutuit

75008 Paris

Tél. 01-53-43-40-09

Courriel : Dominique Morel



Bibl. :

Alfred de Lostalot, les Pastels de M de Nittis, La Gazette des Beaux-arts, août 1881, pp.156-165

Bellier, Auvray, Dictionnaire général des Artistes de l'Ecole Française, vol.2, p.160, 1882.

Ary Renan, Joseph de Nittis, La Gazette des Beaux-arts, 2ème semestre 1884, pp.395-406.

Beraldi, Les graveurs du XIXe siècle, 1890, vol.10, pp.199-200.

Site des Amis de De Nittis.


Consultez notre Catalogue des œuvres disponibles. Des ventes de gravures de De Nittis peuvent être en cours.

par Hughes Brivet publié dans : Peintre communauté : blog culture
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