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Dimanche 28 décembre 2008 7 28 /12 /Déc /2008 18:21

Médecin, Peintre Paysagiste, Graveur, Aquafortiste, Eugène Louis Charvot est né à Moulins (Allier) le 11 février 1847.

Ses parents, Jérôme Charvot âgé de 54 ans et Edme Elizabeth Blanchard Laralette âgée de 45 ans, demeurent rue de Paris. Le père est censeur au collège Royal de Moulins.

Elève de Félix Henri Giacomotti[1] (1828- 1909) et de Léon Bonnat (1833-1922), il débute au Salon de 1876 avec un dessin à la plume « Un Chemin creux » suivi, en 1879, par une toile « Prairies Bourbonnaises » (n°605 du catalogue).

 

Cette activité artistique est menée en parallèle à une carrière militaire dans les services de santé.

Depuis octobre 1866, Charvot est inscrit à l’École de Santé de Strasbourg. Sa fiche signalétique donne les renseignements physiques suivants : « Cheveux et sourcils noirs, yeux bruns, front haut, nez long, bouche moyenne, menton rond, visage long, taille d’1 mètre 66 ».

Médecin élève de 2ème classe, il participe à sa première campagne militaire (2 août 1870-7 mars 1871) : hôpital militaire de Metz (août 1870) puis Ambulance du Quartier Général du 20ème Corps d’armée (2 décembre 1870). Le 1er février 1871, il passe en Suisse avec l’Armée de l’Est et retrouve le 12 avril 1871 son département natal avec son affectation à l’Hôpital militaire de Vichy.

Le 23 août 1871, il entre à l’École d’application du Val de Grace comme médecin stagiaire.

Médecin aide-major de 2ème classe, il part le 7 mars 1872 pour l’Hôtel des Invalides il prend le grade supérieur le 10 janvier 1874. Il est ensuite nommé successivement au 65e Régiment de ligne (30 janvier 1874), à l’École d’application du Val de Grace (4 juin 1874) où il obtient le grade de Médecin major de 2ème classe professeur agrégé le 18 juillet 1878.

 

Il illustre, alors, le « Précis de médecine judiciaire »d'Alexandre Lacassagne (1843-1924) avec 47 figures dans le texte et 4 planches en couleur (Paris, G. Masson, 1878, 576 p.) « Notre collègue le docteur Charvot, nous a aussi prêté le concours de son beau talent pour les dessins des figures et des planches ».

 

Le 22 septembre 1883, il retourne dans l’Est et arrive au 10 Régiment de Hussards (Nancy).

L’année suivante, nommé Médecin major de 1ère classe, Eugène Charvot est affecté le 30 décembre 1884 aux Hôpitaux de la Garnison d’occupation de Tunisie : Hôpital militaire du Kram (23 janvier 1885), de Gabés (27 février 1885), de Kram (1er février 1886) et du Belvédère (6 novembre 1886).

Lors de ce premier séjour en Afrique du Nord (19 janvier 1885 – 8 décembre 1889), Charvot continue à peindre et dessiner des paysages et intérieurs dont certains seront présentés  aux salons à partir de 1886. A Tunis, il rencontre, en décembre 1888, Maupassant à qui il offre une chienne Tahya de race sloughi ou lévrier arabe .

Ces œuvres ont permis à d'aucun de le qualifier inconséquemment de peintre orientaliste comme si la présence d'un oasis ou d'un palmier dans la toile du moindre « tableauiste » autorise une telle catégorisation. Si son compatriote bourbonnais, Marius Perret (1853-1900)[2], peut être considéré comme un orientaliste, Charvot reste, essentiellement, un paysagiste dont les vues s'inspirent des régions traversées même si, parfois, il traduit une atmosphère, une particularité, un sentiment local comme dans son « Intérieur arabe à Djara, Sud Tunisien » du salon de 1887.

Ainsi, par exemple, la « La jetée à Sidi Bou Saïd » (1888), mise en vente sous la classification « Orientalisme » en octobre 2003, pourrait être un paysage des côtes ibériques, helléniques voire du littoral méditerranéen français. Les amateurs n'ont pas été leurrés et cette toile, agréable, n'a trouvé preneur, tout comme cette aquarelle datée de 1885 "Gabès, felouques près de l'oasis" et retirée de la vente en 2007.

Ses paysages rustiques sont animés de paysannes, bergères et autres fermières.

 

Fin 1889, Charvot retourne en métropole pour l’hôpital militaire Saint-Martin à Paris (18 décembre 1889), avant de revenir en Afrique du Nord, à l’hôpital militaire de Constantine en Algérie, du 22 février 1893 au 4 mai 1897. Lors de cette dernière campagne, Charvot, blessé, est cité à l’Ordre de l’Armée pour ses actions d’éclat.

Il quitte l’Algérie avec le grade de Médecin principal de 2ème classe (22 mars 1899).

Admis à la retraite (4 mai 1897), il est nommé le 24 juin 1897 au grade de Médecin Principal de 2ème classe de l’Armée Territoriale mis à la disposition du Gouverneur Militaire de Paris le 21 juillet 1897.

Charvot s’installe alors en Haute-Savoie. Le 10 juillet 1899, il est autorisé, par décret du Président Félix Faure, à résider à l’étranger et expose à Genève en 1898 à l’occasion d’une exposition municipale.

Fin 1899, de retour en France, Charvot réside au 3 avenue Ceinture à Créteil, et, parcourt l'Ile-de-France et ses abords, des rives de la Marne aux environs d'Evreux.

Il s'exerce alors à la gravure. Après une longue éclipse des salons de la Société des Artistes Français de 1888 à 1901, excepté une présence en 1890 et 1898, il expose de nouveau en 1902, principalement dans la section Gravure, avec des eaux-fortes originales[3] représentant surtout des scènes rustiques pour lesquelles il obtiendra une mention honorable en 1904 puis une médaille de 3ème classe en 1906.

Remarqué par Henri Beraldi qui lui demande, pour la Revue de l'Art Ancien et Moderne, des pièces dont les premières « Paysanne sous la feuillée » et « Paysanne en plaine gardant sa vache »[4], sont publiées en 1904,. Elles seront suivies, en 1906, par « Au bord de l'eau », « La sieste » et « Vache au coin d'un bois ».

Le graveur Eugène Charvot séduit jusqu'au chroniqueur de la Revue de Paris, Raymond Bouyer, qui écrit « l'aquafortiste Eugène Charvot... réconcilie dans ses affections la savante probité d'un Harpignies et la rustique ferveur d'un Millet ».

1906 est une année marquante pour Charvot : il est récompensé pour la deuxième fois au Salon, et, son œuvre évolue. A ses paysages, il ajoute quelques vues de villes, principalement normandes. De cette série, émerge une agréable eau-forte « Le Beffroi d'Evreux » (1908), publiée par la Revue de l'Art en mai 1913.

En 1908 et 1909, Charvot présente, sans succès, deux eaux-fortes, inspirées de l'Ancien et du Nouveau Testament, au Concours Belin-Dollet, du nom de son créateur le peintre graveur bourbonnais Georges-Gaspard Belin-Dollet (1839-1902).

Après 1911, il n'apparaît plus dans les livrets et dans les revues bourbonnaises où l'on ne retrouve d'ailleurs aucune nécrologie. Néanmoins, Charvot continue à graver ; témoin cette eau-forte signée et datée dans la planche "Charvot 1914" reproduisant une paysanne assise sous un feuillus et tricotant tout en gardant sa vache.

 Charvot Paysanne tricotant 1914 L

Jean Adhèmar mentionne un catalogue de l'oeuvre gravé, sans citer l'auteur, dont nous n'avons pu trouver trace ("Inventaire du Fonds Français après 1800, 1949, vol.4, pp.402-403) ; selon la numérotation utilisée, le nombre de planches gravées serait au minimum de quarante-sept.

 

Eugène Charvot, Médecin Principal en Retraite et Professeur agrégé libre du Val de Grace, décède le 8 février 1924 en son domicile parisien, au 9 rue d’Orléans dans le Quatorzième. Le 12 février, une cérémonie religieuse en l’église Saint-Pierre de Montrouge réunit sa famille et ses amis avant l’inhumation, « sans fleurs ni couronne », au cimetière de Créteil dans la sépulture familiale

 

Sa fille, Mme Yvonne Charvot Barnett, léguera 19 peintures, 202  œuvres sur papier ainsi que des documents d'archives au Cummer Museum of Art & Gardens de Jacksonville, Floride.

 

Nous connaissons peu d'élèves d'Eugène Charvot, ou du moins d'artistes ayant suivi ses conseils, néanmoins nous pouvons citer :

 

Albert Gleizes (1881-1953), initié à la gravure par Charvot lors de leurs rencontres à "l'Abbaye" de Créteil, maison louée par Gleizes et ses amis fin 1906 pour y créer une "association fraternelle d'artistes".

L'historien-peintre amateur Camille Grégoire [5] (Moulins, 1842-1913) qui expose aux salons de la Société des Artistes Français de 1909 et 1911. Charvot a fourni quelques hors textes pour illustrer l'ouvrage de ce dernier « Excursion dans le canton de Saint-Pourçain » (Saint-Pourçain, Imprimerie G. Dupuis, 1900 ; in-8, broché. 3ff.-III-131pp. - 15 planches hors-texte)

L'aquafortiste grenoblois, Clément Pierre Charlemagne (salons de la Société des Artistes Français de 1911, 1913 et 1939).

Louis Désiré Lacour, graveur à l'eau-forte qui expose au Salon de 1908 une « Rentrée du troupeau (Auvergne) » (n°4457-3).

Victor Valery Lochelongue (1870-1930), graveur à l'eau-forte et à la pointe sèche, actif de 1906 à 1930.

Le graveur parisien Ernest Jules Mouton, demeurant également à Créteil, qui expose, entre 1906 et 1910, des eaux-fortes originales.

Le peintre et graveur Lucien Seevagen (1887-1959).

 

Publications :

Dr Jules Chauvel, Précis d'opérations de chirurgie, 1ère édition en 1877 avec 281 dessins de Charvot gravés par E Marchand (Editions J-B Baillière & fils), réédition en 1883 avec 303 dessins de Charvot.

Alexandre Lacassagne, Précis de médecine judiciaire, avec 47 figures dans le texte et 4 planches en couleur par le Dr E. Charvot (Paris, G. Masson, 1878, 576 p.)

Dr E. Charvot, Causerie artistique. Les origines de la peinture française, Editeur : Impr. de E. Auclaire (1897) 50 pages

Récompenses, distinctions :

  • 1904, Mention Honorable (section gravure, catégorie eau-forte).
  • 1906, Médaille de 3ème classe (section gravure, catégorie eau-forte)[6].
  • Chevalier de la Légion d'Honneur

Œuvres exposées :

A défaut de précision contraire, les œuvres ont été présentées au salon de la Société des Artistes Français[7].

1876,    « Un Chemin creux » dessin à la plume.

1879,    « Prairies Bourbonnaises » (peinture, n°605 du catalogue).

1880,    « Les bords de l'étang de Trivaux (Meudon) » (peinture).

1881,    « Paysanne » (peinture, n°438).

1882,    « Le Bas-Meudon » (peinture),

              « Un coin de prairie » (peinture).

Domiciliation : Rue des Quatre-Eglises, Nancy, et, Chez M. Foinet, 54 rue Notre-Dame-des-Champs, Paris.

1884,    « Vue du parc de Saint-Cloud, soleil couchant » (peinture, n°507)

1885 ?  Nota : Manque d'information.

Domiciliation : Chez M. le Dr Charvot, 1 rue du Maroc, Paris

1886,    « Intérieur arabe à Djara, Tunisie » (peinture, n°501),

              « Les bords de l'Oued-Gabès, à Djara » (peinture, n°502),

1887,    « Intérieur arabe à Djara, Sud Tunisien » (peinture, n°513),

Domiciliation : 22 rue de La Tour-d'Auvergne, Paris.

1890,    « La Rue à El Halfaouine » (peinture, n° 506),

              « La Rue du Pacha » (peinture, n°507),

Domiciliation : Chez M. Maurice Faure, 2 avenue de Villiers, Paris.

1898,    « Intérieur arabe à Tunis » (peinture, n° 454),

              « Paysage en Bourbonnais » (peinture, n°455).

Domiciliation : 3 avenue de Ceinture, Créteil.

1902,    « Bateau-lavoir sur la Marne » (peinture n°356),

              « Un chemin creux » (eau-forte originale n°3404),

              « Prairie au bord d'une rivière » (eau-forte originale n°3405-1),

              « Le soir » (eau-forte originale n°3405-2).

1903,    « Bords de la Moselle » (peinture n°),

1904,    « Paysanne sous la feuillée » (eau-forte originale n°3961-1),

              « Paysanne en plaine gardant sa vache » (eau-forte originale n°3961-2),

              « Petite fille faisant boire sa vache » (eau-forte originale n°3961-3),

              « Paysanne au crépuscule » (eau-forte originale n°3961-4).

1905,    « Paysanne brûlant des herbes, au crépuscule » (eau-forte originale n°4292, voir au musée de Grenoble)

1906,    « La Vieille tour de l'horloge à Evreux » (eau-forte originale n°4076-1),

              « Au bord de l'eau » (eau-forte originale n°4076-2),

              « La Maison du grand veneur à Evreux » (eau-forte originale n°4076-3),

              « La sieste » (n°4076-4),

              « Vache au coin d'un bois » (n°4076-5).

1907,    « Un coin de prairie, effet d'orage » (eau-forte originale n°3987-1),

              « Chemin normand » (eau-forte originale n°3987-2),

              « Vieilles maisons à Evreux » (eau-forte originale n°3987-3),

              « Nocturne » (eau-forte originale n°3987-4).

1908,    « Samson mettant le feu aux moissons des Philistins » (eau-forte originale, Concours Belin-Dollet, n°4251),

              « Le Repos au labourage » (eau-forte originale n°4252)

1909     « L'Enfant prodigue gardant les pourceaux », (eau-forte originale, Concours Belin-Dollet, n°4408).

1911,    « L'Orage », (eau-forte originale n°4467°),

              « Le Sommeil des Nymphes » eau-forte d'après Narcisse Diaz (1807-1876) (n°4468).

Bibliographie :

  • Compilation des livrets de Salons,
  • Compilation de revues d'art : L'Artiste, La Gazette des Beaux-arts, La Plume,
  • Compilation de revues régionalistes : Annales Bourbonnaises, La Quinzaine Bourbonnaise, Société d'Emulation du Bourbonnais,
  • Bellier, Auvray, Dictionnaire général des Artistes de l'Ecole Française, 1882, Suppl. p. 137.
  • Lydia Harambourg, Dictionnaire des peintres paysagistes français au XIXe siècle, Ides et Calendes, 1985, p.88.
  • E. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999, vol.3, p.518.
  • Gaïté Dugnat, Pierre Sanchez, Dictionnaire des graveurs, illustrateurs et affichistes français et étrangers 1673-1950, Ed. de L'Echelle de Jacob, Dijon, 2001, vol.1, pp.495-496.
  • Susan Gallo, The Rediscovery of Eugène Louis Charvot (1847-1924), Painter, Printmaker and Physician,  octobre 2000.

 

Cette notice (créee le 28 décembre 2008 et mise à jour le 20 janvier 2013) s'inscrit dans notre essai d'un "Index des peintres en Auvergne et Bourbonnais". Si vous possédez des informations, documents ou œuvres, contactez-moi par courriel à l'adresse info@alceste-net.com.   L'utilisation et la reproduction, totale ou partielle, de la présente notice, et plus généralement des notices contenues sur ce site, ainsi que les reproductions des œuvres qui nous appartiennent, sont soumises à nos Conditions Générales d'Utilisation.


[1] Directeur des Beaux-Arts de Besançon, il ne partageait pas l'admiration de son élève Jules Emile Zingg (1882-1942) pour Courbet qui traversera donc rapidement sa classe.

[2] Cet artiste s'inscrit naturellement dans notre « Index » et sera le sujet d'une prochaine notice.

[3] Exceptée la dernière, gravure d'interprétation d'après Narcisse Diaz (1807-1876) « Le Sommeil des Nymphes ».

[4] Cette gravure a été mise, récemment, sur le marché sous le nom « Aux champs » (La feuille 202 *288 mm, au TC 150 * 186 mm).

[5] Selon les indications fournies pour les catalogues des salons de la Société des Artistes Français de 1909 et 1911 auxquels il participe avec des vues d'Hérisson (eaux-fortes).

[6] Cette récompense est omise dans le Benezit (édition 1999).

[7] La présente liste a pu être dressée par la compilation des Catalogues, des revues de l'époque     .

 

 

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Par Hughes Brivet
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